Lors d’un mois d’expositions et d’événements situés dans le 20e arrondissement de Paris, la Biennale de l’Image Tangible présente une sélection d’œuvres qui tendent à s’émanciper d’un usage classique du médium photographique. Que ce soit à la recherche de nouveaux supports, de techniques hybrides ou d’un nouveau rapport à la réalité, cet événement tend à démontrer que la photographie ne cesse jamais d’inventer. En cela, la Biennale de l’Image Tangible accompagne l’émergence de nouveaux langages et de nouvelles pratiques liés à la photographie : une photographie qui bouscule les hypothèses du réel, une photographie qui change de nature, de forme et de postulat, et qui participe ainsi à un élargissement du champ de sa discipline.

Sa programmation s’articule autour d’une exposition curatée par les organisateurs de la Biennale, et de dix expositions réunissant les 31 artistes lauréats de l’appel à projet (février – mai 2020), sélectionnés par un jury de professionnels du monde de l’art, de l’image et de la photo. Ainsi que d’un prix Instagram, d’une après-midi de rencontres-discussions, et d’un projet in situ dans l’espace public.

Une exposition phare / 12 – 21 novembre
Dix expositions satellites / 04 novembre – 05 décembre
Un prix du public Instagram / 01 – 31 Octobre
Des rencontres et débats sur les nouvelles pratiques photographiques / 27 novembre

Plus d’information : https://bit20.paris/


Fred ATLAN
Né en 1966 à Toulon.
Vit et travaille à Paris.
Diplômé d’un Master 2 d’Art et d’Esthétique à l’Université Paris 8.

Mon champ photographique se nourrit de matière glanée dans mon quotidien, que je réanime. Ces restes (vieux pains, papiers froissés, briques et emballages) se trouvent brouillés, hachés, empilés entre eux… Et figés par la photographie pour former des « précipités » de matière, d’humeur ou de voyage.
Ces agrégats ressemblent aux reliquats d’un monde originel, et figurent une odyssée fictionnelle dans l’archaïque. Du rocher posé à l’objet flottant, de la chute à l’abri, du jour à la nuit, ces images sont les symboles d’une mythologie fragile et angoissante. Ainsi, ces paysages aux résonances brutales interrogent l’épuisement de nos regards, trop habitués à nier l’obsolescence et l’étrangeté des choses.

fredatlan.fr

Doriane SOUILHOL
Née en 1981 à Nîmes.
Vit et travaille à Marseille.
Diplômée de l’Ecole d’arts appliqués Duperré de Paris.

Mes recherches m’ont porté à étudier les prémices des télécommunications et les premiers enregistrements sonores de voix sur disques. Certains d’entre eux étaient en verre, le son étant alors « dessiné » grâce à une technique mêlant le son et la lumière, qui s’apparente au procédé photographique. Je propose ainsi un travail d’impression sur verre et sur miroir à travers des pièces ultra sensibles à la luminosité.
Le titre de cette série, Sur la position des nœuds dans les lames qui vibrent transversalement, renvoie à la thèse du physicien Jules Lissajous (1850), dédiée aux vibrations acoustiques par réflexion de signaux lumineux sur un miroir préalablement fixé à l’objet qui vibre. J’explore la matérialité évanescente et impalpable de l’onde, du son et de la lumière… Et leur possible va-et-vient, quand le son se donne à voir et la lumière se fait entendre.

mydoriane.com

Andréa VAMOS

Née en 1981 en France.
Vit et travaille à Paris.
Diplômée de l’ENSBA de Paris.

L’installation in situ « After works » se compose de 36 tirages 36x24cm sur celluloïd, accrochés par des systèmes de suspension de fond (pieds et barres utilisés en studio photo). Ces images proviennent d’une dizaine de kilomètres de pellicules vierges voilées, que j’avais déployées dans les jardins de la Maison Cocteau lors d’une résidence, et sur lesquelles la nature a déposé ses traces.
À la manière du photographe qui, dans son laboratoire argentique, déroule ses films pour les sécher et découvre ses images, j’ai repris la verticalité de ce geste intime dans mon installation. Cet agencement s’inspire également des forêts, et de leurs arbres tendus vers le ciel. « After works » invite en effet le public à s’immerger et à circuler dans cette multitude d’images, regroupées par familles, selon les formes dessinées par l’altération du temps sur la pellicule sensible.

www.andreavamos.com